mercredi 6 janvier 2016

Une suite de 146298 de Tristan

► Autour de : Rachel Corenblit, 146298, coll. « D’une seule voix», Actes Sud junior, septembre 2015.

146298 (Suite)

Quelques temps plus tard, j'apprenais le décès de ma grand mère. 

Jamais mon cœur ne fut autant déchiré et divisé.

D'un côté je perdais l'un des êtres les plus chers à mes yeux et de l'autre je me disais que c’était sans doute mieux pour elle. C’était en quelque sorte, un repos, pour son corps abîmé par l'horreur de la déportation.

C'est la maladie qui l'a emportée.

A l'enterrement , il pleuvait des cordes et des noms manquaient à l'appel. Quelle tristesse !

La vie est si éphémère.

Quand je levai enfin les yeux vers la cérémonie, le cercueil qui renfermait son corps descendait lentement.

Trop lentement !

Ma mère pleurait . Moi aussi pour une fois.

La terre recouvrit complètement sa tombe. 

Ce qui marqua la fin d'une vie, vers peut-être, une autre, plus heureuse que la précédente .

Pourtant, gravé sur mon bras resterait à fleur de peau, son témoignage...

Tristan

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