vendredi 19 mai 2017

"Butineries"

Quelques citations relevées dans les trois romans et les trois recueils de nouvelles d'Hervé Giraud :

Le jour où on a retrouvé le soldat Botillon
« La guerre est une façon un peu différente de faire de la politique. C’est plus vivant, mais ça fait des morts. » (p.10)

« Des gradés entrent dans la grange, nous parlent sans ménagement. On est leurs chiens mais ce sont eux qui aboient ». (p,44)

« Je ne suis plus qu’une ombre. « Ombre », ça veut dire « Homme » en espagnol. En français ça ne veut rien dire. » (p.100)

Histoire du garçon qui courait après son chien qui courait après sa balle


« ...ils ont beau penser que je cumule tous les DYS (dyspraxique, dyslexique, dyscalculique, dys-faire-son-lit et dys-va-vider-le-lave-vaisselle), je n’ai rien de tout cela, je ne dis rien pour m’éviter des corvées... » (p.17)

« Ah bah oui, je me dis. Les imbéciles ont cet avantage de pouvoir dire des imbécillités sans avoir besoin de réfléchir avant. » (p.40)

« Je ne sais pas pourquoi les mômes gobent ces trucs débiles, pourquoi on ne leur dit pas tout de suite que la vie, c’est ça (elle fait un geste circulaire), que c’est moche. Pourquoi on ne leur dit pas que quand le mec qui est dans Mickey meurt, on le remplace par un autre ? […] Pourquoi on n’aménage pas mieux la vraie vie plutôt que de fabriquer des faux mondes merveilleux à côté ? » (p.112)

« Oui, il y a quelqu’un dans Mickey car le bonheur est une arnaque ». (p.119)

Prends ta pelle et ton seau et va jouer dans les sables mouvants

« On est dans un foyer de jeunes habitués à vivre chacun pour soi et on ne nous a pas réunis ici pour nous faire des petits bibis dans le cou pendant que l’on mange des pop-corns en regardant Disney Channel. On est des figurines de baby-foot, embrochés par une barre d’acier qui nous traverse les hanches. Privés d’enfance, de jouets, de parents pétris de désirs et de tendresse pour nous, on est alignés comme à la parade et on gesticule comme on peut dans la direction indiquée, mais rien à faire pour aller de l’avant. » (p.85)

« Un bénévole, c’est un retraité avec un look de chômeur, ou le contraire, et un prénom à la noix modifié en surnom ringard ». (p.88)

Ça me file le bourdon

« C’est le genre de journée où si on n’a pas des lunettes de soleil, on reste les yeux mi-clos et ça nous fait des têtes de Chinois. » (p. 11)

Pas folle la guêpe

« Plus il y a de monde autour d’un table, plus il y a d’amour, me dit-elle.
Je réponds :
- Plus il y a d’amour, plus c’est difficile de se faire entendre et moins on a de chance d’attraper le dernier surimi. » (p.27)

Quelle mouche nous pique ?

« Les boums c’est vraiment un truc de naze, surtout pour ceux qui ne sont pas invités. » (p. 9)

« Ils cherchent à savoir quoi mettre comme musique de merde, et on sait très bien qu’ils vont finir par écouter du rock londonien qui clame la haine du bourgeois et prône la guerre civile alors que tous commencent déjà à gamberger sur leur avenir, à savoir médecine ou école de commerce ? » (p. 15)
« Le pire n’est jamais décevant quand on fait l’effort de s’adapter ». (p. 39)

« Il traîne le cadavre jusqu’à la bâche. Le corps ruisselle de partout d’un jus saumâtre et poisseux, de la pourriture liquéfiée.
On dirait un faux tellement c’est un vrai. » (p. 55)

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